La couleur

[Asatru]

La couleur est partout; mais où elle est, il y a déjà le symbole.

Le langage que nous adresse un paysage, quel qu'il soit, est le langage même de l'inconscient collectif que comprennent, sans études spéciales, les poètes et les artistes. Sans bien se l'expliquer eux-mêmes, ils pressentent le génie d'un lieu, savent ce que signifient la Forêt ou l'Océan, mondes dans un monde, miracle permanent d'énergie infuse, de vie cachée, d'âmes prisonnières.

Ils sont attentifs à l'énigme que leur proposent les fontaines, les rivières, les cimes neigeuses, les étangs et les nuages, les déserts, les jardins clairs où le Soleil fait épanouir les roses et les solitudes pleines d'ossements.

Ils devinent l'animal, qui est l'image de l'instinct de l'homme et, dans l'humanité elle-même, ils retrouvent la Nature, toujours pareille à elle-même dans sa diversité.

Mais seuls, les plus grands d'entre eux comprennent "sans effort - le langage des fleurs et des choses muettes".

Ce langage, pourtant, les symboles, dont nous possédont la clé au fond de nous-même, pourraient le mettre à notre portée.

Nous saurions les déchiffrer si une Raison étroite et sèche, éloignée des Sources de Vie, n'avait pas étouffé en nous les forces animiques que nous ne sentons plus que par intermittences.


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"Apprends à te taire pour t'écouter toi-même, et l'esprit de sagesse te répondra."

Parole amérindienne