TEXTE
INTEGRAL
Traduction N.PAPIN
-100-
Plus tard je revins enfin, alors que tous veillaient :
Toute sa valeureuse garde martiale
Les torches brûlaient, les bûches flambaient,
J'appris à mes dépens la dangereuse posture.
-101-
Le lendemain, revenant à nouveau
La garde enfin endormie,
Une chienne gardait
Liée au pied du lit de la jouvencelle.
-102-
Toute femme aimée, lorsqu'on la connaît,
Est souvent changeante aux avances de l'homme.
Ainsi fut mon ressentiment, voulant la séduire
Cette prudente pucelle par des ruses habiles ;
En jouvencelle maligne me trompa gaillardement !
Jamais je ne pus l'avoir à moi !
*
* *
-103-
Tout homme de bon abord et agréable à son hôte,
S'apportera sagesse à lui même ;
Avec une bonne mémoire et un discours adroit,
Désirant posséder une grande pratique.
Il semble pauvre d'esprit, celui qui discourt maladroitement,
C'est là le fait d'un sot.
*
* *
( épisode Odin/Gunnlöd)
-104-
Il me fallut à nouveau quérir le vieux géant ; me voici à nouveau.
Il ne me sert à rien de me taire.
Ayant brillamment défendu mon parti personnel,
Dans la vaste halle de Suttung.
-105-
J'utilisai Rati(la vrille) afin de ronger la roche
Afin de me forer un passage.,
Tout autour de moi étaient les dangereux Géants :
Je risquai ma vie à chaque instant.
-106-
Gunnlöd sise sur son trône d'or, me tendit,
Une corne d'hydromel divin :
Par la suite , lui étant redevable, je fus ingrat,
Pour ses vives attentions,
Et sincères inquiétudes pour moi.
-107-
Je m'enivrais ainsi de la divine boisson sournoisement dérobée,
Le coquin a toujours des expédients,
Car au Walhalla des Dieux,
Je ramenais Othrörir aux Ases
-108-
Il m'aurait été difficile d'échapper
De Jöltunheim,
Sans la collaboration de Gunnlöd, cette charmante femme,
Que j'avais étreint dans mes bras.
-109-
Dès le lendemain , les Thurses du Givre s'en vinrent se renseigner,
Dans la Halle du Très Haut :
Questionnant si Bölverk(brigand)était au palais,
Ou bien si Suttung l'avait tué ?
-110-
Odin, ayant prêté serment sur son anneau d'Ullr :
Qui oserait douter de sa bonne foi ?
Ainsi par duperie, il déroba la boisson des poètes à Suttung
Et laissa Gunnlöd aux affres de l'affliction .
*
* *
-111-
Il est temps d'incanter sur le trône de Tulr,
Sur les bords du puits d'Urd,
Je vis et je méditais
J'écoutais parler les hommes,
De runes ils parlaient, pleines de bons conseils,
Dans la salle du très haut,
Je l'entendis, dit ainsi.
-112-
Je te livre ces conseils Loddfafnir ! Ecoutes les !
Tu en tireras profit, si tu les admets,
Tu les priseras, si tu t'en instruis et te seront bénéfiques.
De nuit , ne te lèves que pour quêter,
Ou pour subvenir à un besoin.
-113-
Je te livre ces conseils Loddfafnir ! Ecoutes les !
Tu en tireras profit, si tu les admets,
Tu les priseras, si tu t'en instruis et te seront bénéfiques.
Ne dors pas dans les bras d'une magicienne,
Afin qu'elle ne t'enlace de ses étreintes.
-114-
Elle agit de telle manière que tu ne prends plus aucun souci
De ce qu'il advient au tribunal et à l'assemblée populaire ;
N'ayant plus aucun goût aux banquets et festivités,
Tu ne penseras qu'au repos, assombris par les tourments.
-115-
Je te livre ces conseils Loddfafnir ! Ecoutes les !
Tu en tireras profit, si tu les admets,
Tu les priseras, si tu t'en instruis et te seront bénéfiques.
Ne séduis jamais l'épouse d'un autre,
N'en fais jamais ta fréquentation et alliée.
-116-
Je te livre ces conseils Loddfafnir ! Ecoutes les !
Tu en tireras profit, si tu les admets,
Tu les priseras, si tu t'en instruis et te seront bénéfiques.
Si tu dois parcourir les montagnes et les fjords
N'aies garde de manquer de vivre.
-117-
Je te livre ces conseils Loddfafnir ! Ecoutes les !
Tu en tireras profit, si tu les admets,
Tu les priseras, si tu t'en instruis et te seront bénéfiques.
Au malintentionné ne révèles jamais rien,
Des infortunes qui te viennent :
Car le malintentionné ne donnes rien de bon
Tu obtiendras la difficulté pour le bien.
-118-
J'ai connu un homme qui eut la vie mise en danger
Par le discours d'une femme immorale
Par sa langue généreusement fourbe elle le tua,
Sans qu'il fût prouvé que ce fut elle la coupable.
-119-
Je te livre ces conseils Loddfafnir ! Ecoutes les !
Tu en tireras profit, si tu les admets,
Tu les priseras, si tu t'en instruis et te seront bénéfiques.
S'il existe un de tes amis en qui tu as totale confiance,
Rends toi souvent chez lui !
Car broussailles et herbes hautes poussent abondamment
Sur un chemin que plus personne ne foule.