TEXTE
INTEGRAL
Traduction N.PAPIN
-56-
Il est préférable d'être à moitié sage,
Mais pas trop rusé ni trop adroit :
Parfois ne pas connaître sa destinée,
Permet de dormir en paix.
-57-
La bûche s'enflamme aux tisons jusqu'à être consumée,
Le feu se nourrit au feu :
L'homme s'éduque par le dialogue
Car le silence obstiné rend sot.
-58-
Il se lève tôt celui qui veut s'approprier
Les biens, possessions ou la vie d'un autre :
Au loup endormi, s'échappe sa proie ;
Comme à l'homme qui dort, la victoire.
-59-
Il se lève tôt celui qui dirige peu d'ouvriers,
Et s'activer immédiatement au labeur:
Il perd beaucoup le lève-tard,
L'empressement est la moitié de son bonheur
-60-
L'homme avisé sait combien de
Bardeaux et bûches de bouleau
Prévoir à l'automne sa provision
De bois pour les longs mois d'hiver.
-61-
L'homme se présentera à l'assemblée propre et repu :
Même s'il n'est pas très bien vêtu,
Personne ne peut avoir honte de ses chaussures et culottes,
Et encore moins du cheval point de haut lignage.
-62-
L'aigle se pose , affamé et tête basse
Sur les grèves de la mer retirée.
Ainsi que l'homme parmi la multitude
Si il n'a pas de défenseurs.
-63-
Tout homme sage se renseigne et interroge
Si il veut en savoir d'avantage.
Un seul qui sait suffit, non un second
A trois le monde entier est au courant
-64-
Un homme avisé use de son conseil,
Qu'avec justesse et mesure :
Parmi les intrépides, on trouvera
Qu'il n'est pas seul à l'esprit intelligent.
-65-
Les mots échangés avec d'autres
Donnent souvent de beaux fruits .
-66-
Arrivé trop tôt dans moult demeures,
Bien trop tard pour d'autres
La bière était bue ou pas encore tirée :
L'importun n'arrive jamais au bon moment !
-67-
Je me souviendrai d'avoir été invité de partout
Si j'avais eu faim,
Chez l'ami sincère deux jambons pendaient
Mais je n'en mangeai qu'un.
-68-
Douce est la chaleur du foyer
Ainsi que la vue du soleil levant,
Pourvu que l'homme préserve sa santé,
Et s'épargne de toute flétrissure.
-69-
Même malade un homme n'est pas complètement malheureux,
L'un trouve le bonheur dans ses fils,
L'autre avec ses amis, l'autre de son troupeau,
Celui-ci dans l'honneur de son labeur.
-70-
On est mieux vivant que mort ;
Car vivant on peut encore acheter du bétail.
J'ai vu le feu flamber au foyer du riche homme,
Lui, gisant mort devant sa porte.
-71-
L'estropié monte à cheval, le manchot mène le bétail
Le sourd reste un valeureux combattant,
Mieux vaut être aveugle qu'être sur le bûcher :
Un mort ne peut plus rien faire !
-72-
Mieux vaut un fils, même né tardivement ;
A la mort du père,
Rares sont les stèles gravées sur la grand route :
Si le fils ne les élèvent pas en souvenir du père.
-73-
Un homme ne peut lutter contre deux têtes, car la langue est plus meurtrière
!
Sous chaque manteau une main félonne tient le pommeau.
-74-
La nuit est sereine à qui a fait ses provisions pour voyager
Courtes sont les vergues du navire,
Les nuits d'automne sont variables,
Souvent vent varie sous cinq jours,
Et encore plus souvent dans le mois.
-75-
Le sot méconnaît son ignorance
Plus d'un est stupide au centre de sa fortune
L'un est riche, l'autre est pauvre
Il faut l'accepter ainsi.
-76-
Le troupeau meurt, les parents meurent,
Ainsi qu'un jour soi-même :
Ce qui ne meurt jamais chez un homme,
C'est sa bonne réputation !
-77-
J'ai vu des corrals richement garnis chez les aisés,
Qui maintenant en sont réduits à la mendicité.
La richesse à fondue en un éclair,
C'est là, la plus incertaine des amies
-78-
Le troupeau meurt, les parents meurent,
On meurt aussi !
Une seule ne se perd jamais :
Le jugement tenu sur chaque trépassé !