Prenons
Yggdrasil ses branches maintiennent les neuf mondes scandinaves.
Ses colossales racines aboutissent en trois lieux distincts : Jotunheim,
le pays des géants, Helheim le séjour des non-combattants,
là où vit le dragon Nidhogr, et Asgard, demeure des dieux.
Odin se pendit à Yggdrasil pendant neuf nuits et y acquit
la sagesse.
Idem dans le bouddhisme, Siddhârta est dit avoir atteint l'illumination
sous le ficus(figuier) Açvattha.
Et que penser de l'arbre persan Hom(sic), qui représente à la
fois l'arbre et la source. Ses racines s'enfoncent au sein de la terre,
sa cime est baignée de vapeurs d'eau qui retombent en rosée
dans la vallée( bizarre cette analogie avec Yggdrasil, non ?).
Un moins connu mais tout aussi surprenant : Ceiba l'arbre des Mayas !
Au centre du monde s'élève une terre divisée en neuf plates-formes
colorées de quatre couleurs (jaune /sud, rouge/est, noir /ouest, blanc
/nord) : tout ceci soutenu par les branches de l'Arbre sacré.
Il en est ainsi aussi en Chine de l'Arbre Kien-Mou où les Dieux, les esprits
et les âmes utilisent ce chemin dressé au centre du monde, possédant
neuf branches et neuf racines avec lesquelles il touche aux neuf cieux, c'est-à-dire
aux neuf sources de vie.
Chez les Yakoutes il est transmis "qu'au nombril de la terre se dresse un
arbre florissant à huit branches ... La couronne de l'arbre répand
un liquide divin d'un jaune écumant. Quand les passants en boivent, leur
fatigue se dissipe et leur faim disparaît... Quand le premier homme, à son
apparition dans le monde, désira savoir pourquoi il était là,
il se rendit près de cet arbre gigantesque dont la cime traverse le ciel
... Il vit alors, dans le tronc de l'arbre merveilleux, une cavité où se
montra jusqu'à la ceinture une femme qui lui fit savoir qu'il était
venu au monde pour être l'ancêtre du genre humain".
Et même la Bible n'a pu supprimer la symbolique avec son paragraphe sur
l'arbre du verger paradisiaque….
Avez-vous lu çà ? :
"
Un grand-père raconte à son petit-fils que rien n'est plus beau
qu'un arbre.
-Regarde, regarde les arbres comme ils travaillent.
-Qu'est ce qu'ils font grand-père ?
-Ils rattachent la terre au ciel. Et cela, c'est très difficile. Vois-tu,
le ciel est si léger qu'il est toujours sur le point de prendre la fuite.
S'il n'y avait pas d'arbre, il nous dirait adieu le ciel. Alors, il ne nous resterait
plus qu'à mourir. Mais, heureusement, il y a les arbres...
Regarde ce tronc rugueux, tu vois. C'est comme une grosse corde. Il y a même
des nœuds dedans. Mais à chaque bout, les fils de la corde se desserrent
et s'élargissent pour s'accrocher au ciel et à la terre. On les
appelle des branches en haut et des racines en bas. Mais c'est la même
chose. Les racines cherchent leur chemin dans le sol de la même manière
que les branches cherchent leur chemin dans le ciel.
Mais grand-père, c'est plus difficile d'entrer dans le sol que dans
le ciel !
-Hé non mon fils. Si c'était vrai, les branches seraient droites.
Et vois comme elles sont tordues sur le vieux pommier ! Elles doivent aussi
chercher leur chemin. Elles poussent. Elles changent de direction. Elles ont
parfois bien
plus de mal que les racines.
-Et qu'est-ce qui leur donne tout ce mal, grand-père ?
-C'est le vent. Le vent voudrait séparer le ciel et la terre. Les arbres
tiennent bon. Mais c'est une sacrée bataille " .
De Pierre Jakez-Heliaz : le cheval d'orgueil.