Face à des rocs pointus et coupants, ignorances exprimées librement
Face à des herbes carnivores, exprimant méchamment leur poison
Se trouvent parfois dans mon cœur, comme des épines dans le sang
Et dans ma plume qui se veut libre, des cages cyniques et des prisons
Alors, n’ayant pas toujours la puissance des chevaliers les plus vaillants
Des énergies m’envahissent, des portes se ferment, des armes fleurissent
Et se lève, diabolique et presque souverain, le plus mauvais des vents
M’enivrant d’un mauvais vin tiède, s’arrangeant pour que force vieillisse
Je vais alors par les chemins, cherche pendant l’orage le retour du printemps
Et je gratte à ma guitare, pour me préserver des infamies les plus sournoises
Et j’ouvre de vieux livres, pour résister aux assauts de ces tristes Temps
Où comme des furies aux mouvements latents, et venant de noires vases
S’amènent avec une insipide malice, venant d’êtres malveillants, les vifs sermons
Qui pour trahir mon âme et corrompre sans remords mes plus nobles desseins
Jouent des instruments les plus diaboliques et me passent, vengeurs, un savon
Afin sans doute, Belzébuth entre leurs mains, de me conduire en leur doit chemin
Je suis alors sous les foudres d’un singulier manque d’humanité, qu’avanie pétrit
Et cherche dans la musique un répit abîmé et blessé par leurs longues griffes
Je me promène d’une cité poétique à un oasis céleste semble-t-il jamais tari
Et vois s’élever, riches de ma patience généreuse, leurs improbables ifs
« Amen » entre eux me fait voir les fils qui les relie, et l’esprit qui les contient
Qu’ils soient pratiquants des églises ou bien prétendument ennemis du déisme
Je veille sur le retour de l’aurore, et les spolie un jour s’ils s’arment contre les miens
Mais sais aussi, somme toute, qu’en un palais du cœur, qui est aussi le plus beau prisme
Nous sommes tous réunis, dans ce temple, vivants piliers qu’un noir passé parfois
A corrompu et rendu à de cuisants desseins, amenant entre nous discorde et tourmentes
Obligeant certains, au diable leur soit disant-bonne foi, à n’être bien qu’ils veillent sur les lois
Que de piètres juges, digérés en de percluses pensées, éloignés des méditations savantes
Et qu’une destinée tout aussi grandiose, car l’erreur est humaine, attend en son royaume.