J’habite au pays des oiseaux
Ma maison se niche en leur domaine.
Les merles joyeux sifflent tout alentour et se répondent de loin en loin.
Les geais vifs et querelleurs volent d’arbres en arbres dans l’éclair azuré de leur plume bleue.
Des martinets strient le ciel de les arabesques et lancent leur cri perçant.
La pie audacieuse nargue le chat, jacasse et dispute à tout venant.
Rouge-gorges et bouvreuils échenillent les arbres, se perchent sur les piquets de clôtures, feignant d’ignorer la présence qu’ils tolèrent.
Affairée, tête en bas, se balançant au bout d’un frêle rameau, la mésange traque l’insecte.
Quelque part dans la futaie, un pic obstiné donne du bec sur un tronc d’arbre.
Un corbeau curieux et attentif se penche au bord du toit, observe un moment, et s’envole en croassant
Sur la tonnelle garnie de roses à peine écloses, deux tourterelles roucoulent doucement
De minuscules lutins ailés volent en tout sens, trop vifs et trop rapides pour être reconnus, ils lancent au passage un chant joyeux qui tombe en cascade.
Ce ne sont pas les oiseaux qui vivent au pays des hommes
Ce sont les hommes qui vivent au pays des oiseaux.