La pierre qui vire
Il y a dans un champ sur la commune de Fleurey une grosse pierre appelé " la pierre qui vire ".
Il existe dans la région plusieurs lieux où l'on trouve des pierres qui tournent ou pierres qui virent (en patois l'on disait lai piirre que vire) : on en trouve aussi à Poligny dans le Jura, à Champey près de Montbéliard (dans la Haute Saône)
Pour expliquer la légende qui est liée à ces pierres, il faut savoir qu'il y a longtemps, bien longtemps, il existait dans nos pays une race de petits hommes et de petites femmes qui étaient bien savants. Ils connaissaient les vertus des plantes, ils apprivoisaient les animaux des bois, les ours et les loups qui étaient nombreux dans ce temps-là.
Ils vivaient dans des cavernes, ils étaient bons et serviables et ne faisaient de mal qu'aux méchants. Les petits hommes et les petites femmes qu'on appelait les fées étaient riches, très riches.
Mais un jour, des gens que l'on appelait des moines arrivèrent de l'ouest et ce sont eux qui nous firent chrétiens.
Et on commença à couper les beaux arbres des petits hommes, à combler leurs grottes et à renverser leurs monuments de pierre qui étaient vénérés.
Alors, les petits hommes et les fées quittèrent le pays emportant avec eux leurs beaux secrets pour aider et pour guérir.
Et ils enterrèrent les trésors qu'ils ne purent emporter en divers endroits et plus particulièrement sous les pierres qui tournent. Et souvent, ils placèrent là, un animal pour surveiller le trésor.
Personne ne peut bouger ces pierres mais on raconte que tous les cent ans, elles tournent toutes seules et découvrent le trésor caché dessous.
"lai piire que vire" livrera-t-elle son secret?
Pour celle de Fleurey, le trésor est gardé, dit-on, par une vouivre (grand serpent volant qui avait pour oeil, une boule brillante qu'on appelle "escarboucle")
Quand la pierre tourne, la bête s'éloigne et devient inoffensive pendant toute la durée du mouvement du bloc.
Il serait alors facile de s'emparer du trésor mais encore faut-il être là au bon moment !!!!
On dit aussi que lorsqu'un seigneur se rendait du château de la Roche au château de Châtillon, il était accompagné jusqu'à la pierre qui vire par les gardes du château de la Roche qui étaient alors relayés par les gardes du château de Châtillon.