En voici un extrait sur la réincarnation :
Des milliers de pères et de mères, des centaines de fils et d'épouses sont brassés par les réincarnations successives. De qui sont-ils les enfants ? De qui sommes-nous les enfants ?
Mille causes de chagrin, cent motifs de crainte, chaque jour, pénètrent l'insensé, jamais le sage.
Personne n'est l'ami du temps, ni son ennemi. Le temps jamais ne s'arrête en chemin, le temps entraîne tout.
Ephémères sont la vie, la beauté, la jeunesse, l'accumulation des biens, la santé, la fréquentation des êtres chers : un sage ne les convoite pas.
Et comme un leitmotiv, apparaît le thème de la réincarnation :
Le poids de nos actes nous vaut des au-delà bons et mauvais, ô Bhârata. Et, qu'il le veuille ou non, chacun porte ce fardeau.
Certains pots d'argile, encore sur le tour, vont à mal tandis qu'on les façonne ou qu'ils sont tout juste achevés,
Certains se brisent quand on les ôte du tour, ou qu'on les pose, humides ou secs, ou pendant la cuisson,
Ou quand on les retire du four, quand on les transporte ou quand on s'en sert : il en va de même de nos corps de mortels.
Encore embryons, à peine nés, âgés d'un seul jour, de quinze jours ou de tout juste un mois,
Agés d'une année ou de deux, dans leur jeunesse, leur âge mûr ou leur vieillesse, ils vont à mal.
Les actes antérieurs déterminent la naissance et la mort des êtres. Le monde est ainsi fait, pourquoi souffres-tu ?
De même que certains en nageant s'amusent à plonger dans l'eau et à en ressortir,
De même, enchaînés par le poids de leurs actes, les hommes plongent dans la jungle de la réincarnation et en ressortent. Seuls les insensés s'en plaignent.