J' avais envie de marcher, alors j'ai posé mes pieds sur ce sentier, pourquoi celui-ci je l'ignore, mais il a été choisi.
Le départ est raide et déjà le mental me dit: « si c'est tout le long comme ça, je vais pas aller loin ». Au bout de cinq minutes la pente s'adoucit, mon souffle se stabilise et mon rythme aussi.
Dans un virage serré un morceau de bois m'appelle, je me retourne sur le coté droit et il me plait de suite. Alors je fais une pose et je me mets à parler avec lui. Il me dit après quelques instants : « garde tes racines, si tu t'éloignes de nouveau tu vas encore te perdre, tu vas rester dans l'illusion, l'illusion c'est la mort, tes racines sont ta source et celle-ci est la meilleure pour toi ».
Après cette leçon je reprends mon chemin, je fais des poses pour admirer la nature et puis un espace me sollicite, un petit replat avec des sapins imposants.
Je me dirige vers deux sapins qui sont assez proches l'un de l'autre et je pose « machinalement » mes deux mains sur chacun des arbres.
L'espace entre les deux arbres fait exactement la taille de mes bras étendus, je me sens bien.
Surpris par le premier enseignement, je pose carrément la question: « qu'est-ce que vous voulez me dire? ». J'attends cinq minutes et la réponse se présente à moi visuellement comme un nez au milieu de la figure. « Suis la voie droite, ne change plus de voie ».
Alors je me remets en route avec cette idée de voie droite en tête. Le sentier devient plus pentu, de la neige couvre celui-ci et bientôt c'est de la glace, impossible d'avancer, même avec des chaussures de montagne, la voie droite est impraticable. Je suis obliger de passer sur le coté où la neige permet de continuer, je mets mes pieds dans des traces de pas à peine visibles pour éviter de glisser et je reprends mon chemin.
La voie droite m'apparaissait au départ comme restrictive parce qu'elle ne souffre pas d'écart, mais elle est beaucoup plus que cela et le sentier venait de me dire qu'elle était aussi ouverture sur des voies parallèles si besoin et qu'elle permettait également de marcher dans les pas d'un autre pour apprendre à avancer sur mon chemin.
Le but de ce sentier et le miens se confondent, lui m'offre le passage, la direction et moi je fais l'effort de le suivre jusqu'au bout.
Aujourd'hui je n'ai pas été jusqu'en haut, la voie droite n'est pas le but, c'est la beauté du chemin, chaque beauté rencontrée est un sommet, inutile d'aller plus haut.
Je me suis arrêté à 200m du sommet et je suis redescendu plein de joies que je vous offre sincèrement.