La religion étrusque reposait sur deux personnages mythiques: Végoia, mi-femme, mi-nymphe, et Tagès, le demi-dieu facétieux, espiègle, sournois, intermédiaires chargés de transmettre le message divin aux hommes et d'être leurs interprètes auprès des divinités.
D'après la tradition étrusque Végoia, avait fait don à son peuple d'une révélation écrite qui représentait le fondement même de la religion, écrits répartis en quatre livres.
Chez les anciens Étrusques les fonctions sacerdotales sont exercées par le roi, les collèges de magistrats qui l'assistent, les chefs des grandes familles patriciennes.
Ce n'est que plus tard, que le prêtre devient un fonctionnaire désigné par le roi.
Les rituels se déroulent dans le silence et le recueillement, avec prières, invocations, offrandes, libations, sacrifices sanglants ou non, pratiques funéraires.
On attribuait aussi à Végoia la révélation aux hommes de la science de l'arpentage.
La prophétie de Végoia
Une prophétie de Végoia a beaucoup marqué ses compatriotes, car elle traduisait notamment les inquiétudes des propriétaires étrusques devant la politique agraire romaine.
Elle a été relatée par l'écrivain Tarquitius (IIe siècle av. J-C.) qui en avait lu une copie conservée dans le temple d'Apollon. Cette prophétie prédisait que le peuple et la nation étrusque dureraient 900 ans.
Il en existe plusieurs versions, généralement concordantes. Végoia (Bégoé) aurait prédit avec une remarquable précision le siècle de la fondation de Rome, la fin de la civilisation étrusque, la chute des dieux et la naissance d'une nouvelle religion universelle.
Les pratiques divinatoires étrusques ont été pérennisées par Tarquin l'ancien, cinquième roi de Rome mort en 579.
Livres sacrés
Le premier concernait l'haruspicine (interprétation de la volonté divine exprimée par des prodiges ou l'apparence des entrailles des animaux sacrifiés), et même plus précisément l'extispicine (examen des attitudes précises des viscères des victimes, de la couleur de la flamme et de la fumée des bûchers, et d'autres indices) un ensemble des techniques divinatoires liées aux sacrifices.
Ces pratiques sacerdotales et divinatoires, réputées d'inspiration divine, ressemblaient à celles des devins babyloniens, et comme eux, les haruspices toscans utilisaient des maquettes précises de viscères d'animaux pour se préparer minutieusement à leur fonction.
Les rites et les pratiques, qui permettaient de modifier éventuellement un destin défavorable ou funeste, étaient parfaitement codifiés.
Un traité d'art fulgural
Le second ouvrage enseignait la divination par l'observation du ciel par temps d'orage. L'officiant interprétait la forme, l'intensité et la direction des éclairs ainsi que le grondement du tonnerre. Partagé en seize parties déterminées par les quatre points cardinaux et l'axe Nord/Sud, le ciel était scruté avec attention, la moindre lueur, le plus petit nuage avait son importance.
"L'observateur se plaçait face au Sud. Les indices étaient favorables à l'Orient, et défavorables à l'Occident. La signification des éclairs et du tonnerre était définie pour chaque jour de l'année. Onze sortes de foudres étaient associées aux différents dieux toscans concernés, dont les maladroites approximations romaines étaient Jupiter, Junon, Mars, Saturne, et Minerve."
Un autre livre donnait la signification des prodiges et des phénomènes extraordinaires rencontrés dans la nature. Tout était soigneusement réparti et catalogué: plantes, animaux, ou événements insolites tels que tremblements de terre, pluies de sang ou chute de grêle.
Traité d'arpentage
Le troisième ouvrage réglait la répartition des terres et des propriétés entre les membres des communautés, selon un code très rigide et précis. Il régissait également la disposition et l'orientation des différents édifices lors de leur construction.
Les livres sacrés enseignaient que le sang des sacrifices et la stricte observance des rites permettaient à l'homme d'accéder après sa mort à une forme d'immortalité, paradisiaque ou infernale, selon les pratiques, les cas, ou les époques.
En réponse aux inquiétudes humaines face au destin individuel et de la communauté, le prêtre étrusque prétendait accéder à la connaissance de l'avenir et de la volonté divine. Il affirmait disposer du pouvoir d'influencer le cours des choses, en apaisant les dieux par des offrandes, des rites et des sacrifices, et en organisant très soigneusement les éléments de la vie civile.
Des vieilles cités étrusques, peu d'édifices ont subsisté. Il semblerait que les temples étaient construits par groupes de trois, correspondant aux triades honorées, et que ces groupes étaient disposés aux points cardinaux près des quatre portes des cités bâties selon des règles géométriques.
Vaincus par les Grecs à Cumes en 474 av. J.-C., puis par les Romains en 350 av. J.-C qui les chassèrent de Rome, les Étrusques ont cependant profondément influencé leurs arts, leur architecture, et surtout leur urbanisme.
(Sciences et magies)