Je ne pense pas être le seul à avoir connu ce type d'expérience
que je m'en vais vous narrer et ne vous marrez pas:
En fait, il y a deux phénomènes consécutifs au décès de ma mère.
Quinze jours après, je reçois un appel téléphonique de mon frère effondré,
au bord de la crise nerveuse.
Il faut dire qu'il est un matérialiste pur sucre et ses dires, coupés de sanglots,
ne donnent pas prise au doute.
Il me raconte :
-J'étais avec ma copine dans le bureau, nous discutions depuis vingt minutes,
quand soudain le cadre (photo) de maman est tombé par terre.
J'ai eu très peur parcequ'il était bien appuyé sur le verre.
Fin de citation.
Plus tard,il me dit que le verre (à boire),avait lui aussi été "touché" et était
en équilibre instable contre le mur.Le verre et la photo étaient sur la cheminée,
elle-même contre le mur.
J'ai,bien sûr,mon interprètation du phénomène en soi et de son mobile mais
si ce n'est déjà fait, je vais vous ennuyer.
Deux jours plus tard,alors que je rêvais (je devrais parler de cauchemar car
je "m'activais" à résoudre un difficile prblème de reconstruction après un incendie),
"j'entendis"
clairement et distinctement mon prénom prononcé avec la voix de sa maturité
et le ton qu'elle prenait pour me réveiller le matin.
Ce que j'ai vécu est tellement "prégnant" (qui s'impose à l'esprit), qu'il accroît encore les certitudes
sur lesquelles je m'appuie pour évoluer.
Si je me risque à parler de cette expérience, le plus souvent, on me regarde avec des yeux ronds.
Le rêve est un moyen très commode pour s'évader de son corps et ceux qui l'ont quitté définitivement
saisissent souvent cette occasion pour contacter ce qui s'en échappe.
Mais pour ça, il faut un minimum de compatibilité et d'ouverture entre les êtres.
Ma mère, qui s'attardait sur notre monde, m'a donc perçu.
Mon esprit en souffrance devait crier très fort pour qu'elle l'entende et brise son élan.
Dans l'au-delà, les réalités sont ressenties comme contractées, le temps n'a plus la valeur que nous lui prêtons.
Je me suis demandé si, devant la souffrance de mon cauchemard,
elle n'avait pas cherché à m'en sortir en me réveillant.
Les muscles figés et l'esprit ne trouvant pas d'issue à son problême : ça doit être ça, l'enfer.
Le ton de sa voix était celui de quelqu'un de, si pas parfaitement heureux, du moins tout à fait serein.
Connaissant ses souffrances passées, je sais qu'elle a pu en tirer bénéfice
et c'est sans doute ce qui lui a permis de me trouver.
Le doute que les sceptiques m'opposent est archiconnu
car je vous vois venir, avec vos gros sabots : "tu as rêvé que ta mère t'appellait !"
Je ne faisais pas un rêve où figurait ma mère mais un cauchemard duquel elle m'a tiré.
Il y a une énorme nuance !
Bêtement, après cet appel doux et ferme à la fois, je répondis :
Oui ! (pour qu'elle me foute la paix et me laisse dormir)
Pour la petite histoire :
Ma mère n'appréciait pas du tout la fille que son fils fréquentait car elle savait qu'elie n'était pas amoureuse
et n'en voulait qu'à son argent.
Morte entretemps, elle ne se priva pas, lors de leur retrouvailles, de manifester une fois de plus son désaccord.