Voyage
au centre de l’indécence.
Alors
comment va la santé ?
Non ce n’est
pas à vous que je m’adresse,
non pas que votre santé m’est indifférente,
mais il me semble qu’il me faut m’adresser
aux nouveaux princes, seigneurs et maîtres du
monde : J’ai nommé les sociétés
et leurs actionnaires majeurs .
A vrai dire, j’avais eu, pour tout ce beau monde,
quelques inquiétudes il y a quelques années.
En effet la bourse était fébrile, je me
disais, sans doute par naïveté, comment vont-ils
faire ? M’inquiétant du maintien des emplois
de leurs personnels.
Et puis voilà que ces derniers jours, ô miracle,
les informations nous inondent des bénéfices
record de ces dites sociétés,
bénéfices parfois multipliés par 9 en un an.
Serait-ce un tsunami financier ?
Mais voilà, comme un couperet qui tranche, à peine
entrevoit-on des braves gens heureux d'occuper un emploi,
l’on
nous apprend que des licenciements sont toutefois prévus,
ai-je manqué une fois
de plus un épisode ?
Pourquoi les intérêts de cette humanité se résument-ils à des
intérêts financiers ?
Que de contradictions et d’indécences dans ce monde !
Le
respect et la dignité qui font l’armure du Gentil n’en font pas partie
sans l’ombre d’un doute. La solidarité qui est l’esprit
d’un Gentil non plus.
A l’instar
de ces multinationales, les états manquent aussi de ces
valeurs primordiales : Quand la Chine nous explique qu’elle
ne peut donner beaucoup pour les sinistrés d’Asie
du Sud-Est parce qu’elle est pauvre,
elle oublie de nous dire qu’elle porte, à bras le corps,
les déficits
d’une Amérique endettée jusqu’à l’os.
Beau geste d’abnégation, il faut le noter
! Cette
contradiction latente n’est pas nouvelle, surtout quand le peuple
n’a pas le droit à la parole, ce même raisonnement est valable
dans ces sociétés. Le personnel n’a pas plus le droit à la
parole. Tout est fait au bon vouloir d’un microcosme qui a droit de vie
et de mort sur qui il veut. Nous savons, chaque fois, que la messe est dite sans
l’accord des ouailles.
Un Gentil sait lire entre les lignes. Mais
ne nous égarons pas !
Sur l’autel
du Dieu Argent, voilà donc que tout ce beau monde
se prosterne devant le pape (le Capital) : Nous y voyons
là : les cardinaux
(les actionnaires majeurs), les évêques (les PDG
et les conseils d’administration), les curés (les
cadres supérieurs), tous
réunis en conclave afin de savoir comment les cardinaux
seront rémunérés
quoiqu’il en coûte aux personnels.
La France est pauvre ? Les sociétés multinationales ont un avenir
précaire ? Que nenni ! Voilà ce que tentent de nous faire croire
les bien pensants, en nous expliquant qu’ils ne peuvent faire plus et qu’ils
n’ont pas de marges de manœuvre.
Quand le peuple a faim, quand il n’a plus de quoi nourrir sa famille, les
cardinaux (les actionnaires majeurs) et les gouvernements dorment sur leurs deux
oreilles.
L’Histoire se répète.
Prenons les bénéfices
historiques réalisés par seulement
10 sociétés (et il y en a tant d’autres),
nos calculs permettent d’affirmer qu’ils donnent
la possibilité de faire manger GRATUITEMENT
17 millions de personnes (!) Pendant une année entière.
[ L'Oréal 3,626 milliards d’euros, Total
: 9 milliards, Danone 317 millions , Axa 2,052 milliards,
AGF 1,1 milliards, Schneider Electric 565 millions
, Arcelor 2,314 milliards ,BNP Paribas 4,6 milliards,
La Société Générale
3,125 milliards d'euros, Renault 3,5 milliards d'euros
]
Voilà ce
qu’est la dure réalité lorsqu’elle
est mise en lumière. N'est-ce pas un beau voyage
au centre de l'indécence ?
Nous espérons qu’en ces temps difficiles, les consciences prendront
le pas sur cette réalité.
Mais l’abnégation est un pas difficile et
l’indécence
un signe des temps, nous restons néanmoins sur
une note d’optimisme
et un projet possible :
Et si nous avions, en remplacement
de la journée pour les personnes âgées
ou quelques RTT, une équivalence dans des
associations à vocation
sociale, humanitaire, écologique choisies, quelques
jours par an en contrepartie d’un
devoir de citoyen solidaire ?
Cela
changerait une bonne fois de l'éternel intérêt financier
!
Bonne immersion dans le monde de la solidarité et de l’abnégation.
Et
sinon comment va la santé ?