Quand on fait le compte
Déjà tout môme, dés qu’on va à l’école, qu’on a des copains-copines, un regard sur "l’environnement " et on prend le pli : les fringues " machins " pour pas prendre la honte dans la cour de récré, les chaussures " bidule " pour pas passer pour un nul, et puis même si on l’a pas, pouvoir parler de la dernière console de jeux – d’un air dédaigneux bien sur "bof, oui la X-Trucbidule elle est pas mal, mais j’attends la sortie de la GameChose qui devrait vachement faire la différence" - ….si les copains-copines viennent à la maison on dira qu’on l'a prêtée au cousin Gaston qui, le con, l’a pas encore rendue.
Toute façon les copains-copines ont évité de les inviter à la maison, c’est pas que les parents sont pas sympas mais comparés à ceux de François ou de Nadège !!!!, et puis l’appart il est pas mal, mais à coté de la villa de Didier ou le loft de Sébastien !!!!!!. Et là aussi, on invente des excuses, des prétextes pour expliquer que… qui s’ajoute à l’histoire "Gaston " et à bien d’autres encore, on s’installe dans le mal aise, le mal être, on se sent nul, minable…..on rejette la faute sur les parents qui auraient dû, qui devraient, puis les autres qui….que…..
Ce qu’on ne sait pas, c’est que François, Didier, Nadège, ils trouvent aussi que leur parents….que les autres…..parce qu’eux aussi se sentent « obligés » de trouver des excuses, des prétextes, de dire que le cousin Gontran….parce qu’eux aussi ne veulent pas qu’on pense….qu’on croit.
Ce qu’on est, ce qu’on veut, ce qu’on aimerait ….pas important, se faire accepter avant tout !.
Puis viennent les premières amours….dur, dur là aussi, faut assumer, pas laisser penser que l’herbe est peut-être plus verte ailleurs, qu’il se peut qu’il y ait mal donne……et une dose de mal aise et de mal être en plus !
Après les études où il a fallu répondre aux attentes et espérances des parents, des profs, faire mieux que….et si on ne pouvait pas, être le plus drôle, le plus frondeur, le plus inventif, le plus déconneur (cocher la réponse, mettre au féminin si besoin) donc après les études : le boulot !
Ca ne s’arrange pas vraiment….là aussi faut se conformer au milieu ambiant, s’y fondre, s’y mouler….ce qu’on est, ce qu’on veut, ce qu’on aimerait….pour plus tard, il faut être performant, prouver qu’on est utile, mieux, in-di-spen-sa-ble , faudrait pas qu’il vienne à l’idée de quelqu’un "en haut" qu’on pourrait très bien se passer de nous !
C’est qu’il y a la télé à payer, et puis la voiture, et puis la maison, et puis les vacances, et puis les études des gosses.
La télé devant laquelle on s’endort, éreinté par une journée de tension et de stress au boulot, la voiture qui nous sert principalement à y aller justement au boulot, ou alors à faire les courses du samedi, à conduire les enfants à la piscine.
….. les enfants, parlons en tiens des enfants, là aussi faut assumer : les fringues "machin", les chaussures "bidules", la dernière "Xtruc" qui vient de sortir, parce que quand leurs copains-copines viennent à la maison…… ils n’y viennent pas souvent d’ailleurs à la maison, on ne voit jamais ce Laurent, ce Benoît, cette Elodie dont ils parlent pourtant tout le temps.
Tout ça n’est pas bien grave, on aura tout le loisir de profiter de la télévision, de la voiture, de la maison, quand les enfants seront casés, quand on sera retraité et que l’on aura tout le temps de faire ce qu’on aime, ce qu’on voudrait, ce qu’on rêve
……….et elle est là la retraite, on est fatigué sans trop savoir pourquoi, ni de quoi, on a mal un peu partout, envie de pas trop bouger, juste de s’assoir dans le jardin, ou dans le fauteuil devant la télé.
Le jardin n’est plus très bien entretenu, pas trop le goût ni le courage de le faire…, la télé ne fonctionne plus des mieux, faudrait penser à en acheter une autre, mais les nouveaux modèles coûtent tellement cher……la maison qu’on a mis vingt ans à payer, ben justement elle a vingt ans, et comme les choses ne sont plus faites pour durer, elle commence à lâcher de tous les cotés, faudrait réparer. La voiture reste la plupart du temps au garage, elle a vieilli elle aussi, et on se demande si cela vaut la peine de la remplacer
Qui l’on est….on a oublié, ce qu’on voudrait….on ne sait plus trop, ce dont on rêve….longtemps qu’on ne rêve plus, pour quoi faire, il ne reste plus assez de temps pour les réaliser ses rêves.
Alors quand on fait le compte........ Si, un rêve : remonter le temps, tout recommencer : et zut pour les fringues « machin », zut pour les chaussures « bidule », et « non je n’ai pas la dernière X-Trucbidulle…….tu viens, on va faire plutôt une ballade dans les bois ?……..
Etre qui l’on est, faire ce que l’on aime, voudrait, rêve .....vaut sûrement mieux ne pas attendre l'heure du bilan et des comptes
…....je commence demain ! .
non, tout de suite !
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Voici la phrase du mois que vous trouverez dans le forum : elle vient en appui de cet édito devinez pourquoi ?
Il se veut le centre de l'univers : LUI et ensuite les autres, il donne peu et attend beaucoup. Il ne sait vivre sans mettre son moi en avant :
Qui est-ce ?
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A Bientôt
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