Pourquoi tu me fais la "gueule ? "
Il
y a quelque temps de cela, je me trouvais en situation désagréable
: je dus, pour en finir avec un cancer de la thyroïde,
être traitée
avec de l'iode radioactif et de ce fait, être isolée
pour ne pas irradier les personnes qui me soignaient ; Soins
qui me furent prodigués avec beaucoup de conscience.
L'accueil fut des
plus chaleureux, mais sitôt le traitement
commencé, l'attitude se fit plus raide, le son des
voix devint impersonnel, le sourire disparut de tous ces
visages qui m'avaient si bien accueillis, mais, sitôt
la radioactivité affaiblit réapparut de nouveau.
Aussitôt,
j'essayais de comprendre l'attitude de ces personnes, et
ma réflexion me fit réaliser
que, seule, la peur était responsable de cet état
de fait.
Hé oui ! La peur est responsable de nos mauvaises
attitudes vis à vis des autres, vis à vis des personnes
que l'on ne connaît pas.
J'ai compris ce que pouvait ressentir un immigré à qui
l'on fait la gueule, non pas parce qu'on ne l'aime pas
mais parce que l'inconnu fait peur.
J'ai compris ce que pouvait ressentir un être ayant
contracté une maladie virale.
Non seulement la personne doit vivre son handicap, mais
de plus doit supporter l'attitude négative des gens qui
ont peur.
Un sourire, un bon mot ne fragilise pas
le bien portant, ne rend pas plus vulnérable celui qui n'a
pas à subir journellement son expatriation, sa différence.
Attachons à notre visage un sourire même
si nous ne sommes pas très rassurés, n'ayons
pas peur d'avoir un mot de bienvenu à celui qui
vous est étrangé.
Cela ne nous coûte rien, mais peut faire tellement
de bien à celui qui le reçoit.
Personne ne cherche à être malade, à se
trouver en position d'étranger, seule la nécessité de
pouvoir mieux vivre est responsable de beaucoup d'expatriation.
Toi
qui es nanti, donnes un peu de ton bonheur d'être
dans ton pays, et d'avoir une bonne santé. Un
tout petit instant mets toi à leur place, c'est
celui qui souffre, qui a besoin de toi ! Ne réserve
pas ton sourire uniquement pour tes amis, pour ceux qui
ont une "santé de
fer."
Ne formulons pas notre interrogation de cette façon
: tu n'as besoin de rien j'espère ? Disons plutôt
: as-tu besoin de quelque chose ?
Ne soyons pas plus
malade que le malade, confortons le, ne soyons pas plus
malheureux que l'isolé :
la joie donne la joie, la confiance donne l'amour.